Une heure anti burn-out maternel

une heure anti burn out maternel

Quand vous espérez lorsque des gémissements vous extirpent du sommeil que cette fois au moins deux heures ont passé.
Quand vous n’êtes plus sûre d’avoir suffisamment de force pour supporter le poids de votre tête toute la journée.
Quand 85% de vos gestes sont tellement automatisés que vous oubliez les avoir faits ou si vous les avez faits aujourd’hui, hier ou la semaine dernière.

Quand vous éclatez en sanglots en entendant votre bébé vous réclamer de son berceau 32 minutes après que vous en ayez mis le double à l’endormir.
Quand le moindre cri du plus grand vous hérisse le poil.
Quand vous vous sentez incapable de jouer, même, surtout à la poupée.
Quand vous avez le sentiment de ne plus contrôler votre irascibilité et gifleriez pour un verre d’eau renversé.
Quand vous êtes surprise par la douceur du ton qu’emploie votre mari pour parler aux enfants, quand vous réalisez que vous êtes sèche, autoritaire, plus drôle du tout.

Quand vous devez retenir vos larmes à la vue d’un groupe d’amis en terrasse, d’une fille en mini jupe, d’une affiche de ciné.
Quand vous paniquez à la moindre contrariété, angoissez au lieu de décider.

Quand vous avez honte de ne pas être à la hauteur.
Quand vous êtes si fatiguée que vous ne trouvez pas la force d’en parler.
Quand vous souhaiteriez que vos proches vous devinent alors qu’ils sont souvent paradoxalement les moins bien placés pour cela (sans doute parce qu’ils sont les premières victimes de votre agressivité).

Cet état d’épuisement physique et psychologique on l’appelle aujourd’hui le burn out maternel.

fatiguée, moi jamais

Au bout de 3 mois passés exclusivement à pouponner, entre un nouveau-né et une fillette de 3 ans, la récupération lente et difficile, les nuits hachées et la reprise du travail qui se profile sournoisement… je réalise m’y enfoncer tout doucement.

Heureusement, cette fatigue corporelle et émotionnelle, je l’ai déjà éprouvée et même si mon état d’esprit est différent, je sais en reconnaître les symptômes (assez évidents quand on les somme comme ici, je vous l’accorde, mais beaucoup moins quand vous avez le nez dessus).

Déprimante, d’un côté, cette confirmation de ma fragilité, mais rassurante aussi, car elle me donne l’occasion de réagir.

Comment ? La littérature du web affirme que la solution est dans l’acceptation et le lâcher-prise. Admettre son imperfection, apprendre à faire confiance, à déléguer.

Je veux pouvoir répondre aux besoins intenses du bébé et à ceux plus subtils de son aînée.
Mais je ne dois pas être la seule à le faire.
Et, encore une fois, nous sommes incapables de prendre soin des autres quand nous n’avons pas d’abord pris soin de nous.

Donc, je vais demander de l’aide.
Du papa, bien sûr, qui se dévoile très capable au final (pas d’assortir les vêtements mais oh, on s’en fiche, pas vrai) et à qui je laisse enfin l’opportunité de prendre sa place.

Une vraie répartition des tâches en semaine, et, idée ultime, une heure off pour moi le week-end.

Une heure pendant laquelle il s’engage à gérer les gosses, me laissant le champ libre pour m’occuper de moi, comme bon me semble.
Alors une heure, ça peut paraître beaucoup ou très peu. Mais la première fois où je me suis retrouvée en rue, sans poussette, sans traîner d’enfant par la main, juste moi avec Daan dans les oreilles, j’ai compris qu’elle pouvait tout changer.

Car une heure, ça me laisse le temps de…

  • prendre un café, seule ou entourée
  • faire du lèche-vitrine rue Dansaert (même si, kilos en trop obligent, je ne peux rien acheter)
  • lire un bouquin sur un banc
  • prendre un bain moussant (à condition que le reste de la famille soit en balade)
  • passer chez l’esthéticienne
  • m’allonger et fermer les yeux
  • ouvrir mon piano
  • appeler une copine sans être interrompue (en tout cas de mon côté)
  • savourer chaque bouchée d’une pâtisserie de chez Charli
  • me remettre à la course à pied
  • bloguer, bien entendu.

Des activités au caractère délicieusement superficiel, qui m’apportent un peu de cette légèreté d’esprit qui me manque cruellement pour l’instant.

Alors, voilà, avec les Belgomums, ce mois-ci le thème était “En mai, fais ce qu’il te plaît”

… j’y travaille !

Et vous, vous êtes passées par là ?

interligne

Quelques bouquins sur le sujet : 

Je ne les ai pas encore lus, mais si c’est votre cas, vous en avez pensé quoi?

5 Comments Add yours

  1. belleginette says:

    Je n’ai pas de mots enfin … Si, un : MERCI d’en avoir mis, des mots. Et le reste, eh bien je suppose que tu le devines 😉
    Très bel article, nécessaire et salvateur. Des grosses bises !

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    1. Merci! J’ai hésité à le garder pour moi, ce billet, je suis contente de l’avoir publié finalement. N’oublions pas que… tout passe! Bisous à toi aussi.

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  2. Gwen says:

    Courage! C’est clair que c’est pas tout le temps simple… Ici c’est pareil: je dis tout le temps pour rire que je suis au bord du burn ou parental mais en vrai on n’en n’est pas très loin: fatigue, boulot, heures perdues dans les trajets et envie de continuer à réaliser les 1000 projets que j’ai mis en route (je vais pas tout abandonner à la moindre difficulté non plus!)… Le secret c’est de trouver l’équilibre je pense, et c’est vrai que quand le papa s’investit (ici c’est le cas, il fait plein de choses), ça aide. Alors bon, Rome ne s’est pas fait en un jour mais tu y parviendras j’en suis sûre! Et puis, les Belgomums sont là 😉 A très vite

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  3. Marie De Broyer says:

    MERCI ! Tes mots sont tellement justes, vrais, … Je suis encore en plein dedans et j’ai lu les deux bouquins. Si je devais en choisir un ce serait le premier “La fatigue émotionnelle et physique des mères” qui reprend des vérités saisissantes. Excellente idée la pause du weekend ! Bravo

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